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Marc Pasteger raconte…
12 février 2008

Louis XVI et Louis Pasteur

Dans "Folles histoires d'amour", je parle beaucoup d'anonymes, mais je consacre aussi des anecdotes à des personnages historiques... Une conduite si étrange... A distance, Marie-Thérèse, archiduchesse d’Autriche, reine de Hongrie et de Bohême, suit les affaires matrimoniales de sa fille Marie-Antoinette qui a épousé le futur Louis XVI. C’est que les mois passent et la dauphine est toujours vierge ! Marie-Thérèse s’étonne de “la conduite si étrange” et “incompréhensible” de son gendre. Marie-Thérèse conseille à Marie-Antoinette de ne pas lésiner sur les caresses... Celle qui est encore une adolescente - elle a seize ans - riposte : “La nonchalance n’est pas de mon côté...” Il faudra l’aide des médecins et sept ans de patience avant que Marie-Antoinette connaisse enfin le grand frisson ! La belle-mère, qui s’impatiente d’avoir un petit-fils, est rassurée sur les capacités sexuelles de Louis. Enfin comblée, la jeune maman lui écrit : “Je suis dans le bonheur le plus essentiel de ma vie. Il y a déjà plus de huit jours que mon mariage est consommé ; l’épreuve a été réitérée, et encore hier plus complètement que la première fois... Je ne crois pas être grosse encore, mais au moins j’ai l’espérance de pouvoir l’être d’un moment à l’autre.” Quelques mois plus tard, elle était enceinte d’une fille. Deux lettres valent mieux qu’une Imprévisible, l’amour frappe même chez Louis Pasteur, vingt-six ans, qui n’envisageait nullement de se marier. Il avait établi clairement son avenir : il partagerait l’existence d’une de ses sœurs et se consacrerait à la science ! C’était compter sans Marie Laurent, fille du recteur de l’Académie de Strasbourg, qui lui fait tourner la tête. Alors, Louis Pasteur prend sa plus belle plume et écrit à M. Laurent pour se déclarer et demander la main de la demoiselle. Un mois et demi se passe ; la missive demeure sans réponse. Louis persévère et s’adresse cette fois à la maman. “Jusqu’au jour où j’aurai la certitude que je ne puis être aimé de Mademoiselle Marie, je serai fort inquiet. Je crains surtout, et c’est pour cela que je vous écris ces quelques mots, qu’elle ne s’attache trop à ses premières impressions qui ne peuvent m’être que défavorables. Car je sens bien que je n’ai rien de ce qui, tout d’abord, plaît à une demoiselle chez un jeune homme. Mais mes souvenirs me disent que quand j’ai été beaucoup connu des personnes, elles m’ont aimé. Je souhaite de tout mon cœur qu’il en soit ainsi pour mademoiselle Marie. Ayez la bonté de lui dire d’attendre pour se former une opinion définitive et chassez tout ce qui l’empêcherait de me donner son affection. Je sens qu’elle sera désormais toute ma pensée. Depuis deux jours, elle la remplit déjà.” Dans le même pli, il glisse une lettre destinée à Marie achevée par ces lignes : “Je voudrais toujours être auprès de vous et de Madame Laurent. Mon travail n’est plus rien pour moi, moi qui aimais tant mes cristaux.” La mère est touchée. La fille aussi. Et, finalement, le mariage se célébre le 29 mai 1849 à Strasbourg, à l’église Sainte-Madeleine. Le voyage de noces transporte les tourtereaux à Bade. Où Mme Laurent et son mari les rejoignent. D’emblée, les vœux de Louis Pasteur allaient être exaucés : il aurait sa belle-mère près de lui... Extraits de "Folles histoires d'amour" de Marc Pasteger - Copyright Jourdan Editeur 2008
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